Ma génération de blogueuse !
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la vocation pour un métier ne se révèle pas forcément à la naissance. Les fées qui se sont penchées sur mon berceau ne m’ont pas dit : « Toi ! Tu seras une maitresse d’école » !
Ce n’était pas non plus vraiment mon rêve de petite fille. Mais qui ne garde pas en soi, l’admiration que l’on a pu avoir enfant, pour sa maitresse ou son maitre d’école ? Ce personnage qui ne sort d’aucune fiction, qui sans magie t’apprend à lire, écrire, compter, dessiner, créer puis te raconte une histoire sous toutes ses formes.
J’ai toujours été très douée en communication et dotée d’une mémoire incroyable et ce depuis la maternelle. Jusqu’en 3ème, ma facilité à assimiler les enseignements était étonnante mais je n’avais toujours aucune idée du métier qui comblerait ma vie. Le métier de journaliste aurait pu tout à fait me correspondre, tout comme un métier dans la santé. Bachelière à 19 ans dans un secteur qui ne me convenait pas, la sagesse m’avait conduite vers un DUT en gestion administrative et commerciale. J’ai compris par la suite, que tout ce que j’avais pu apprendre durant ces deux années deviendrait un atout pour le métier de professeur des écoles.
Un professeur des écoles n’est pas juste une personne qui a obtenu un concours durant lequel il a été capable de résoudre une équation à 3 inconnues. Celui-ci doit aussi être capable de manipuler toutes les technologies numériques disponibles. Il doit être capable d’anticiper, de s’adapter et faire preuve d’une grande disponibilité. En l’occurrence en cette période de pandémie du COVID-19, m’adapter à un enseignement à distance a été un jeu d’enfant ! Vous pourrez d’ailleurs trouver dans ce site des articles sur la continuité pédagogique.
Mon premier blog a vu le jour il y a dix ans déjà. Je l’avais consacré au Concours de Recrutement de Professeurs des Écoles (CRPE). En parallèle, j’ai créé une page Facebook publique. On devient très vite célèbre sur les réseaux sociaux quand on manipule avec art cet outil. Les échanges et les partages sont indispensables car ils conduisent à une solidarité incroyable. Je profite pour remercier toutes les personnes qui m’ont soutenues et aidées à cette époque. J’ai retenu cependant que de garder son anonymat sur une page publique était préférable. C’est pour cela qu’en 2017, j’ai fermé ma page liée au CRPE et j’en ai créée une nouvelle.
Mon parcours jusqu’à l’obtention du concours
Mes premiers remords…
Mon combat pour devenir celle que je suis a mis cinq longues années.
En 2008, alors que je travaillais au service marketing pour une administration publique, je quitte le nid familial du sud-ouest pour rejoindre mon conjoint en Seine et Marne. J’obtiens en 2009, une licence professionnelle en Management des Associations à FONTAINEBLEAU, puis en 2010 une licence Sciences de l’Education à PARIS (à distance) en parallèle de mon année de P1 à l’IUFM à Melun. Je suis admissible dès ma première présentation mais j’échoue inéluctablement aux oraux, ce que je qualifie à l’époque à 24 ans à peine, en un échec total. Je quitte alors la région parisienne pour un retour vers le nid familial : je ne suis tout simplement pas prête.
Pas question d’abandonner puisque l’année suivante, je rejoins l’IUFM d’Agen dans le Lot-et-Garonne. Une nouvelle réforme entre en vigueur, ma licence ne suffit plus, il faut désormais avoir en poche un bac+5 pour passer ce concours. Et me voilà, le nouveau cobaye, tout comme d’autres étudiants. Ce que j’avais qualifié « échec » devient une opportunité car mon admissibilité au CRPE en 2010 me permet de valider ma première année de master. Le bémol est que je dois passer les écrits dès septembre. Ce que je pensais avoir gagné est repris car je ne suis évidemment pas prête. Comment préparer de nouvelles épreuves écrites en seulement deux mois ? L’essentiel restait donc à ce moment là, l’obtention de mon master enseignement.
C’est, cette année là que tout a vraiment commencé pour moi. Je découvre mon futur métier sur le terrain en réalisant mes stages en cycle 2 : un en CE1 et un en CP-CE1, qui me permettront de faire mon mémoire. En parallèle, j’occupe un job dans une restauration rapide et je travaille dans un internat au collège.
Le jour de ma soutenance arrive et même si je reste confiante, je suis accompagnée de nausées matinales, bientôt je serais maman.
Une nouvelle page s’ouvre
C’est une certitude : je dois continuer et mon rêve de devenir professeur des écoles se réalisera mais pas en 2012. Ma vie personnelle devient une priorité. Une installation en Gironde se prépare avec mon conjoint qui est enfin muté dans la région. Je ne travaille plus, notre bébé arrive en janvier 2012 et même si je m’obstine à préparer le concours, je suis réaliste, cela ne marchera pas. Mon fils devient ma raison d’être et je découvre le métier de maman…
C’est impossible dit la fierté, c’est risqué dit l’expérience, c’est sans issue dit la raison, mais mon cœur me dit d’essayer et en septembre je me rends aux écrits. Dans l’académie de Bordeaux, la moyenne est élevée et encore une fois la mienne n’est pas suffisante pour valider la première étape. Le moment du questionnement se profile et les obligations prennent le dessus. Je trouve un poste d’assistante d’éducation à plein temps dans un collège. C’est l’idéal pour continuer à préparer ce concours, tout en restant dans le milieu éducatif. L’idée est bonne mais je sais déjà que la session 2013 ne sera pas pour moi, j’attends un heureux évènement, mon contrat de travail se terminera à la fin de l’année scolaire.
En ce début d’année 2014, ma vie personnelle est comblée, je suis maman de deux petits garçons, nous avons fait construire une jolie maison en Gironde et je vais enfin pouvoir rependre mon projet : préparer ce concours cette fois ci sera la bonne. Mais le concours est à nouveau réformé et je me demande où en est ma capacité à vaincre ? Vais-je trouver le soutien et le courage nécessaires pour y arriver ? Mon rêve devient un véritable défi, je suis prête à tout pour réussir !
L’année de la réussite
Ma préparation
En septembre 2014, je reprends un poste d’assistante éducation trois jours par semaine dans un collège proche de mon domicile. Les élèves sont calmes et les permanences me permettent de réviser pour la préparation du CRPE. Afin de mettre toutes les chances de mon côté, je m’inscris à une formation à distance « ISAC FORMATION» qui m’offre des enseignements personnalisés, des devoirs « type concours » en ligne, deux concours blancs sur table à Bordeaux et des oraux en vidéoconférence. Cette fois-ci, je ne peux que REUSSIR. Pourtant la sagesse me dicte aussi de trouver un plan B et je suis aussi des cours à l’ESPE de Bordeaux en vue de passer le concours de CPE.
La suite de mon histoire va vous paraitre incroyable mais je suis convaincue que chacun a le droit de creuser son chemin et faire bouger sa destinée.
Pour ce faire, j’ai dû prendre la décision la plus difficile de mon existence. Je n’ai jamais vraiment accepté d’avoir échoué à plusieurs reprises au concours de professeur de écoles. C’est en région parisienne que le nombre de postes est conséquent et je sais déjà que j’ai toutes mes chances « là-bas ». Alors, je me suis inscrite en un clic au CRPE 2015 dans les académies de Versailles et de Créteil. C’était le bon moment pour moi de réussir et de trouver enfin la paix professionnelle intérieure que je cherchais depuis longtemps.
En avril, c’est avec sérénité que je suis partie passer les écrits à Villepinte. Après tout, ce n’était qu’une simple formalité. Pour assurer mes arrières, j’ai aussi passé, les écrits du concours supplémentaire mis en place à l’époque mais aussi ceux du concours de CPE. Confiante et heureuse, début mai, j’apprends que je suis admissible. Dix jours après, je devais déjà être prête à affronter le jury pour l’épreuve orale !
Les oraux
Première épreuve : retard ! Je ne tombe pas sur le sujet prévu à la base mais un sujet de danse en EPS et sur les punitions/sanctions en CSE. Je sors plutôt confiante. J’ai désormais trois jours pour préparer mon oral de dossier, un oral que je connais sur le bout des doigts. Le jury démonte mon dossier petit morceau par petit morceau. Je sors un peu déconfite.
Nous sommes le 9 juin 2015, je suis au travail, les résultats tombent ! Je suis admise ! J’ai gagné et mon rêve va enfin se réaliser. Je n’arrive pas à contenir ma joie. Mon classement est 299ème/1200 admis. Il me permet d’être affectée en Seine et Marne (77), mon département de prédilection.
Un renouveau
Deux retours sont nécessaires en Seine et Marne, le premier pour le choix de mon affectation en amphithéâtre avec tous les lauréats et le deuxième pour rencontrer l’équipe et mon binôme dans l’école où je vais enseigner à mi-temps.
Juste un détail dont je ne vous ai pas parlé. J’attends mon troisième enfant et mon conjoint n’a pas encore eu sa mutation. Je dois prendre un logement sur place jusqu’à mon congé maternité donc le reste de la famille ne suivra pas pour l’instant. Une collègue me propose de me loger pendant cette période, nous sommes dans la même vague à l’ESPE et nous demandons à être dans le même groupe pour des raisons de praticité.
Mon ainé va faire sa première rentrée scolaire sans sa maman. Je culpabilise, mon enfant ne comprend pas mon absence et son comportement se dégrade en classe. Je vis difficilement cette séparation familiale et mon médecin me met en arrêt maladie fin septembre. Peu importe, ma famille est ma priorité, je recommencerais cette année de stage plus sereinement, je dois me reposer pour accueillir ce bébé qui va arriver.
Nous préparons notre départ, nous serons en île de France avant l’été 2016, mon conjoint obtient sa mutation.
Mon année de stage bis
Je choisis mon école et mon niveau pour cette nouvelle année en participant au mouvement. Je suis titulaire de ma classe à titre provisoire. Il faut donc que je me débrouille à faire ma commande de classe, à choisir les outils pour mes élèves et choisir les matières que je souhaite enseigner.
Mon complément est nommé le jour de la pré-rentrée, ma partie est prête et on discute de la gestion de classe. Je dois assurer la rentrée scolaire.
J’ai passé une superbe année avec une visite de l’IEN en avril (c’était la procédure quand nous sommes prolongés). Ma titularisation fut officialisée fin juillet alors que j’étais en vacances dans le sud-est en famille.
J’y suis arrivée, je suis devenue PROFESSEUR DES ÉCOLES !
La suite vous la connaissez pour certains qui me suivent déjà depuis trois ans !
Une affectation en réseau d’éducation prioritaire (un choix) avec un CM2, une année longue, dure et compliquée que j’ai surmontée tant bien que mal. Puis une affectation définitive l’année suivante avec un CP dédoublé qui m’a permis de m’épanouir complètement dans mon métier de professeur des écoles.
Cinq ans après cette admission au concours de professeur des écoles, ma carrière est bien avancée et après une visite de l’IEN en septembre 2019, je suis plus que ravie. L’inspectrice m’a proposé de devenir Maitre d’Accueil Temporaire (ce sont les enseignants qui accueillent des stagiaires de première année de Master). Quittant le département de la Seine et Marne pour la Gironde, je ne pourrai pas remplir cette fonction dans l’immédiat.
Quel sera mon chemin pour la suite ? Quel niveau aurai-je à la rentrée 2020 ? Il va falloir patienter encore un peu car cette année, le mouvement est tardif….
La classe de Lollie sur les réseaux sociaux